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Le barrage

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- "Le Yangtsé sacrifié", We-Wei (Ed. Denoël)
- "Yangtsé river dolphin", Zhang Xingduan (Ed. SWP)

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           Sophie, Jennifer, Lucie
4 février 2008 1 04 /02 /février /2008 22:04
Journaliste -radio ayant vécu un an à Pékin

Après avoir débattu sur le barrage et les problèmes d'écologie en Chine

Nous : En tant que journaliste à la RCI à Pékin, que diriez vous de la diffusion de l'information dans la presse chinoise à propos des problèmes d'écologie ?

JN : Je crois que la question est de savoir comment fonctionne la presse en Chine d'une manière générale. Le contrôle des médias chinois s'est assoupli ces dernières années et laisse place à plus de liberté.
Cette évolution du monde de l'information s'est imposée d'elle-même dans une société qui s'est ouverte au monde extérieur et dont une partie de la population a franchi les frontières de son pays, rapportant par là-même une vision globale des autres cultures et des éléments de comparaison.
 Ajoutés à cela les télécoms et l'engouement pour Internet, moyens de communication en voie de développement qui favorisent la diffusion d'information au sein de la population. On peut lire actuellement des critiques dans les journaux où il n'est pas rare de voir abordés des sujets à polémique comme la corruption.  En ce qui concerne les problèmes d'écologie en tant que tel, je dirais que ce n'est en général pas un thème qui attise l'intérêt, ni de la population, ni du gouvernement. Je ne vois donc pas de censure spécifique à ce sujet, étant donné qu' il ne susciterait pas de réaction vive et gênante.

Nous : Vous qui avez eu de nombreux contacts avec la population chinoise et qui avez  pu observer les comportements, pensez vous qu il existe actuellement une certaine sensibilisation au problème d'écologie.

JN : Pour répondre à cette question je pense qu il faut d'abord expliquer la différence de culture qu il peut y avoir entre nous, pays européens avec une vision précise de l'écologie et la Chine. Si l on considère par exemple que le développement économique en France date des 30 glorieuses, on comprend que la population ait pu se forger depuis une culture de l'écologie et que celle ci ait d ailleurs évolué en fonction des nouvelles donnes. Le développement de la Chine est récent et il est probablement un peu tôt pour qu'une réele sensibilisation s'opère. 
Le peuple chinois, de par son nationalisme, ne peut aller à l'encontre du développement de son pays et de ses ambitions.  Le plus important est le développement du pays et ce quels que soient les moyens. On retouvre une certaine culture du pragmatisme  chinois que j'opposerais à la culture judéo chrétienne de notre pays. Sans cette notion de bien et de mal, le but reste d'atteindre l'objectif.
Bien que l'on différencie plusieurs couches sociales en Chine, seule l'élite, cultivée, renseignée, ayant voyagé, voire vécue plusieurs années dans un pays étranger, peut plus naturellement être sensibilisée aux problèmes environnementaux.
Il est évident que pour les plus pauvres dont la préoccupation quotidienne est de trouver à manger le "bio" ne fera pas écho.
La classe moyenne émergente quant à elle, matérialiste et classe de consommateurs avec un niveau de vie confortable, est plus encline à consommer et à accroitre ses richesses qu'à se pencher sur un problème qui ne saurait la concerner directement.
Quant au gouvernement, il prend des mesures, c'est vrai mais il s'agit pour l'instant plus de montrer que la Chine atteint un stade d'économie moderne après avoir acquis une économie florissante.
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commentaires

A
c est encore moi, je trouve ce sitre intéressanten fait je voulais savoir si c etait facile d obtenir des interviews ?
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P
Un blog très complet et riche d'informations sur un sujet quasi inexistant dans les médias alors que bien préoccupant depuis des années. Merci pour cette éveil à la conscience politico-écologique nécessaire.
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